La Chine dans l’imaginaire anglais des Lumières
ISBN : 978‐2‐84050‐934‐9
Collections : Mondes anglophones
Date de publication : 14/12/2015
Format : 22 x 22
Nombre de pages : 620
Informations : Relié – 100 illustrations couleur
Choisissez le format

À l’époque où les différentes compagnies des Indes européennes intensifient leurs échanges commerciaux avec la Chine, l’Angleterre, plus que toute autre nation, s’enchinoise matériellement autant qu’artistiquement. Les chinoiseries décorent les intérieurs et ponctuent les jardins anglais, tandis que l’exotisme du thé et des porcelaines chinoises est apprivoisé, domestiqué et anglicisé, pour s’intégrer à de nouvelles formes de sociabilité et d’échanges. Les mœurs, la civilisation et l’art chinois suscitent une curiosité et une fascination immodérées: le goût chinois s’implante ainsi dans l’Angleterre du XVIIIe siècle.

La Chine dans l’imaginaire anglais des Lumières cherche à retracer l’histoire du goût chinois en Angleterre, et à comprendre l’élan de sinophilie propre à cette période, tout en révélant également la montée d’une sinophobie motivée par des enjeux politiques et économiques. L’Angleterre, traversée par un art de vivre et de nouvelles pratiques de sociabilité attachés au raffinement, à l’élégance et à la délicatesse, embrasse la Chine dans son art, son esthétique et sa matérialité afin de mieux accompagner ses propres transformations culturelles et construire son identité nationale.

L’ouvrage met ainsi en lumière le rôle de la Chine comme source d’inspiration, modèle ou contre-modèle, dans la définition évolutive de l’idée d’anglicité, et cartographie les contours de cette Chine rêvée, fantasmée, recréée et refaçonnée par les Anglais à l’aune des climats de sensibilité de l’époque.

Introduction


I. Histoire sociale et culturelle du goût chinois


Chapitre I : Origines et évolution socio‐économiques du goût chinois en Angleterre
Historique : Cathay la mystérieuse, Cathay la fabuleuse.
Les produits.
Commerce avec la Chine et mythologie anglaise.
Style chinois et révolution commerciale en Angleterre.


Chapitre II : Sociologie des chinoiseries
Sinophilie matérielle, enchinoisement et « culture de la curiosité ».
L'article chinois comme sujet pictural.
Sémiologie des chinoiseries et représentation de soi: le culte du poli.
La source enchantée: le thé ou la boisson des Lumières.


Chapitre III. De la représentation de la Chine philosophique à ses avatars dans la fiction pseudochinoise
Les Anglais connaissaient‐ils la Chine ?
Utilisation de l’image philosophique et morale de la Chine.
Poétique de l’ornement dans la littérature anglaise à thématique chinoise.


II. Chinoiseries et art anglais : le style anglo‐chinois


Chapitre IV. De la curiosité à l’objet d’art : esthétique de la chinoiserie
Esthétique de l’étrange.
L’acclimatation de l’altérité.
Le parfum anglais des chinoiseries.
Naissance d’un style anglo‐chinois.
Style sino‐gothique : l’apologie de la nature et de l’histoire.

Chapitre V : Le jardin anglo‐chinois
L’origine de la connaissance du jardin chinois : le sharawadgi.
Analogies de composition et differences conceptuelles.
« Du désert à l'Eden »: Chambersiana.
« Un mélange de babioles […] pour éblouir les yeux et distraire l’imagination »: fonction des fabriques chinoises dans le paysage anglais.
Hétérotopies et jardins d’illusions.


III. La sinophobie anglaise et ses avatars


Chapitre VI : Une sinophobie économique et culturelle
Rejet du commerce anglo‐chinois.
« Une nation ignorante, extravagante et faible »: stéréotypie culturelle et sinophobie.
Le commerce et la diplomatie à la rencontre de l’« Autre ».


Chapitre VII: Rejet du style chinois
Les chinoiseries ou les affres du goût moderne.
« Quelque chose d’étranger et de superbe » : la folie
chinoise des grandeurs.
Les chinoiseries : un style contre nature.
Portrait des sinophiles en sinomanes.
« Peau blanche, masque jaune » : le spectre du sinisé.


Chapitre VIII : Du délice au dégoût : rejet des chinoiseries paysagères
La querelle entre William Mason et William Chambers
Le rejet du « goût pour les zigzags » dans les jardins.
Péril « jaune », péril continental et affirmation du « génie » anglais.


Conclusion
Bibliographie
Index

Vanessa Alayrac‐Fielding, ancienne élève de l’ENS Cachan, agrégée d’anglais, est maître de conférences en civilisation britannique à l’université Lille 3. Ses domaines de recherches portent sur l’histoire des idées, l’orientalisme, l’art anglais et la culture visuelle et matérielle anglaise au…

Sur le même thème